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Foire et contrebande, la drôle d’histoire du Passevin

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Au bas de la colline de Montmartin coule un ruisseau appelé le Canal, ou le Passevin. Prenant sa source à Lingreville, son tracé est parallèle à la ligne du rivage du sud au nord, sépare les dunes et les marais des bourgs de Tourneville (commune nouvelle de Lingreville et Annoville), d’Hauteville, de Montmartin et de Regnéville, où il se jette dans la Sienne, à peu près à hauteur du château. Lorsque l’on marche de chacun de ces villages en direction de la plage, on passe sur un petit pont de pierre sous lequel coule le Passevin. Le pont Passevin de Montmartin a été construit vers 1860.

Auparavant, il fallait passer à gué pour rejoindre la mer, ce qui avec les marées qui envahissent l’estuaire pouvait s’avérer difficile voire dangereux.

Le nom du Passevin trouve son origine dans la célèbre foire de Montmartin, dont la renommée était telle qu’elle attirait des gens venus de partout, qu’il s’agisse des provinces voisines (Maine, Bretagne) ou de contrées plus lointaines : le port de Regnéville accueillait à cette occasion de nombreux bateaux venus de Gascogne, de Picardie, d’Espagne, du Portugal, d’Angleterre, d’Irlande ou encore de Flandre. Le commerce du vin était particulièrement florissant. La foire était l’occasion d’une importation de 17 à 18 000 tonneaux. Le châtelain de Regnéville et seigneur du port percevait des droits sur les vins à l’entrée du havre.

La contrebande était pratiquée assez largement. Les bateaux qui souhaitaient échapper à l’impôt, évitaient le port pour remonter le ruisseau et aborder quelques centaines de mètres plus loin, là où se trouve aujourd’hui le pont de la route de Montmartin à la mer. Ils pouvaient ainsi faire entrer en fraude le vin dans des barques à fond plat, du fait de la faible profondeur des eaux.

Lors de la construction du pont, on a d’ailleurs découvert divers objets et matériaux témoins de l’existence d’un mouillage à cet endroit.