Au fil du temps

Montmartin-sur-Mer, n’a pas de préhistoire, et son histoire ne commence qu’avec la période gauloise pendant laquelle le Cotentin était habité par les Unelles, et surtout avec le temps de l’occupation romaine par les troupes de César. De cette période gauloise et romaine, il nous reste des témoins : quelques voies romaines, vraisemblablement tracées sur les itinéraires gaulois.

La Guerre de Cent Ans, pendant 130 ans, dévasta la province et, si les relations de faits d’armes ne citent pas Montmartin, il serait surprenant qu’elle n’ait pas été touchée par les actions militaires étant donné la proximité de la forteresse de Charles le Mauvais à Regnéville, et sa situation sur une voie importante.

En 1417, commença la dernière période de la Guerre de Cent Ans : elle dura trente-trois ans. L’occupation de Coutances et Regnéville-sur-Mer provoqua un exode massif des nobles, bourgeois et roturiers de la région, qui se réfugièrent en Bretagne, surtout dans la ville de Rennes. Le château de Regnéville-sur-Mer fut enlevé à Henri de Colombières et donné par Henri V à Jean Cheyne.

Les années 1449/1450 furent celles de la libération. Les habitants de Montmartin, surtout des femmes, prirent part à l’attaque du château de Regnéville-sur-Mer, en septembre 1449.

Période révolutionnaire : avec la Révolution de 1789 commence une longue période d’agitation patriotique, civique et militaire. A Montmartin comme ailleurs, les “mauvais” citoyens furent poursuivis ; le 10 du deuxième mois de l’an II, le capitaine de la commune, reçut l’ordre d’arrêter quelques suspects. Le 6 juin 1793, la commune eut à désigner trois citoyens pour les armées par voie de tirage au sort. Le tirage eut lieu dans l’église, la lampe du choeur servant d’urne. En ce qui concerne la chouannerie, aucun incident n’est signalé dans les documents explorés : Montmartin n’a pas dû prendre part aux révoltes contre la “Patrie en danger”.

Hauteville-sur-Mer fut rattachée à Montmartin en l’an III (1795) à 1836.

Empire : La crise économique, ajoutée aux appels répétés sous les drapeaux, eut pour effet de calmer l’enthousiasme patriotique et, en fin de compte, de susciter une sérieuse résistance à la conscription qui se manifesta jusque dans les délibérations municipales. On n’était pourtant pas au bout des sacrifices. Cette désaffection du régime incita Napoléon à exiger des édiles comme des fonctionnaires un serment de fidélité. Le  2 messidor An XII (22 juin 1804), les maires, adjoints, conseillers municipaux, marguilliers et fonctionnaires publics, furent appelés à prêter serment de fidélité personnelle à l’Empereur, et d’obéissance aux constitutions de l’Empire.

La Restauration : Les personnages ainsi assermentés furent bientôt appelés à renier leur serment. Après l’abdication de l’Empereur dans la cour du château de Fontainebleau, ils durent prêter serment envers le nouveau régime : la Restauration, dit-on, est un changement “qui s’est opéré au grand désir de tous les bons Français”. Le serment de fidélité était dû au véritable et légitime héritier de la couronne de France.

Les Cent Jours : Lors du retour de Napoléon, pendant la fameuse “Semaine Sainte” de 1815, le premier mouvement spontané ou non, des maires du canton réunis à Montmartin le 22 mars fut de prendre une délibération commune pour “faciliter la levée d’un corps de volontaires gardes nationaux pour marcher contre l’ennemi du trône et de la tranquillité publique, jusqu’au rétablissement de la paix et à la répression du brigandage et dévastation de notre patrie”. Ils votèrent ensuite des crédits pour provoquer la conscription.

La révolution de 1830 : La révolution de 1830 donna la couronne au “Roi des Français” à qui il fallut un serment pour l’affermir sur son trône. Cette révolution eut une petite incidence sur la vie communale : toute secousse politique donne l’occasion aux malveillants de se manifester.

La révolution de 1848 : la crise économique qui devait aboutir à la Révolution de 1848 se fit sentir à Montmartin : il y eut du chômage. La crise économique ne fut pas immédiatement vaincue par la révolution. En 1849, on autorise les ouvriers des carrières à exploiter à leur profit celles qui appartenaient à la Commune. En 1854, un hiver rigoureux causa de nouveau la misère.

Le Second Empire : Avec les deux coups d’Etat du 2 décembre 1851 et 1852, la Seconde République disparut. Avec Napoléon “le Petit” revinrent les moeurs dictatoriales caractéristiques des régimes d’oppression, même légitimés par un plébiscite. Ce conseil municipal vota le serment de fidélité au Président le 2 mai 1852, et à l’Empereur le 10 mars 1853.

C’est à partir du milieu du XIXème siècle que furent réalisés la plupart des travaux d’urbanisme. L’ancien régime laissait le pays à peu près dépourvu de tout ce qui constitue l’équipement normal et indispensable d’une commune.

L’Eglise menaçant ruine fut rebâtie en 1840 et 1856, la Mairie (Aujourd’hui le groupe scolaire) fut construite en 1850.

Les écoles furent la préoccupation constante des municipalités,

Les chemins tortueux furent redressés, garnis de pierres,

Le Pont actuel appelé “Pont Passevin” sur la route de la mer menant à la plage, fut réalisé en 1860-1861.

Vers 1860, Montmartin possède une station de bains qui commence à prendre de l’importance. La plage est magnifique et une route carrossable conduit les baigneurs jusqu’à la mer. Cette station, très modeste, s’est développée jusqu’en 1940 : une cinquantaine de cabanes de baigneurs, quelques-unes construites en dur et couvertures en chaume et même en ardoise, avaient l’allure de petits chalets Les Allemands, d’une part, qui démolirent ces cabanes pour alimenter leurs feux, et d’autre emportées par la mer, ces ravages ont ruiné complètement cette station. Hauteville bénéficiant de meilleures conditions s’est considérablement développée depuis sa fondation en 1907.

Vers 1900 apparut dans la Commune un pamphlétaire de talent, ancien magistrat, qui défraya pendant quelques années la chronique montmartinaise : son hebdomadaire, “Le Petit Manchot”, connut dans le pays un gros succès… de scandale.

 Chemin de fer : Le Conseil municipal défendit le projet Hyenville-Regnéville en faisant valoir l’importance escomptée du trafic marchandises, en liaison avec le Port de Regnéville : chaux, pierre taillée, caillou de routes qui constitueraient les principaux articles, auxquels on ajouta les légumes à provenir des cultures maraîchères de la côte, le sable des dunes et la tangue du marais tanguier. Ce projet finalement fut approuvé et réalisé à la fin du XIXème siècle. L’inauguration du chemin de fer eut lieu le 03 août 1902. Le trafic ferroviaire ne répondit malheureusement jamais aux espérances. Le Port de Regnéville, de plus en plus ensablé, était déserté par les caboteurs : les fours à chaux s’éteignirent successivement : il n’en resta bientôt plus qu’un, qui disparut en août 1914. La guerre de 1914-18 porta le coup de grâce au chemin de fer. En 1916 on enleva la grue de la gare : des trains furent supprimés en 1917. D’autres éléments de l’équipement de la gare et de la voie furent retirés au profit d’autres endroits où leur présence était plus utile… Ceci malgré les protestations du Conseil municipal. En juin 1940, tous les trains furent supprimés : le service des voyageurs et des petits colis fut remplacé après la guerre par un service d’autocars. De nos jours les  maisonnettes appartiennent à des particuliers,  l’ancienne gare est devenu cabinet médical, vous pouvez les identifier aisément en vous promenant dans le lotissement “La Vallée”, lui même construit sur l’ancienne ligne de chemin de fer. (derrière la Gendarmerie). En prolongement de la rue de la Vallée vous pouvez encore vous engager à pied sur quelques mètres dans ce qui reste de cette ancienne voie.

Au Village du Rey vous pouvez empreinter l’ancienne ligne de chemin de fer et la parcourir jusqu’à l’ancienne gare de Regnéville qui est aujourd’hui le Bureau de Poste.

Le Monument aux morts a été édifié en 1920, il est en pierre de taille du pays

  • les travaux d’éclairage public et l’électrification de la commune furent exécutés en 1926/1927
  •  Construction du Bureau de Poste actuel en 1933/1934, réaménagé en 1991,

 Construction d’une école de garçon 1933, actuellement garderie et une partie réaménagée en 1993

Bibliographie :

 

  •  Extraits de « Montmartin sur mer et sa foire médiévale » de Marcel CAUVIN
  •  Archives communales,
  • Collection de photos et de cartes postales privées.
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